À l’occasion des Journées européennes des métiers d’art, la CFDT-CULTURE souhaite rappeler l’importance stratégique et culturelle des métiers d’art exercés au sein du ministère de la Culture et de ses établissements publics.
La France reconnaît officiellement 198 métiers d’art, répartis en 281 spécialités (arrêté du 24 décembre 2015). Parmi eux, plusieurs sont présents dans la fonction publique d’État, et particulièrement dans les institutions relevant du ministère de la Culture.
Ces métiers sont exercés notamment au sein de grandes institution de l’Etat, : Manufactures nationales – Mobilier national & Sèvres, Monnaie de Paris, Centre des monuments nationaux, musée du Louvre, Bibliothèque nationale de France, Archives nationales ainsi que dans plusieurs musées nationaux, écoles et laboratoires.
Ils participent à la conservation du patrimoine, à la création contemporaine, à la transmission des savoir-faire. Ils incarnent une expertise publique au service de l’intérêt général.
Pourtant, ces métiers sont confrontés à de nombreuses difficultés :
- Une baisse continue des effectifs, sans remplacement suffisant des départs à la retraite
- Des recrutements par concours remis en causes ou insuffisants ;
- Aucune volonté d’étoffer les effectifs de techniciens d’art au sein du ministère de la Culture, ni même de faire rentrer dans nos établissements des métiers d’art complémentaires à nos spécialités. Le soutien aux métiers d’art doit passer par une volonté de recrutement massif de techniciens pour garantir la transmission des savoirs, se projeter vers l’avenir et les besoins futurs ;
- Recours accru à la sous-traitance ;
- Une transmission en péril, faute de politiques de formation et de tutorat clairement établies ;
- L’encadrement de L’apprentissage difficilement soutenable par des effectifs tendus et un manque de structure d’accueil ;
- Des liens distendus avec l’Éducation nationale, sur les questions d’orientation, de niveau et ou de qualité de formation ;
- Une reconnaissance statutaire et indemnitaire insuffisante, malgré la technicité et la responsabilité de ces postes.
Ces signaux d’alerte sont connus. Les constats sont documentés. Pourtant, les mesures tardent.
La CFDT-CULTURE appelle à une action rapide et structurée et concrète du ministère de la Culture :
- La pérennisation des emplois et l’anticipation des besoins en compétences ;
- La mise en place de parcours professionnels clairs, intégrant la transmission intergénérationnelle ;
- Une revalorisation des grilles statutaires et indemnitaires, à la hauteur des enjeux et des responsabilités.
Les métiers d’art tant dans les domaines de la restauration que de la création ne sont pas des métiers du passé. Ce sont des métiers d’avenir attractifs et reconnus.
Ils méritent une politique publique cohérente, ambitieuse, et à la hauteur de ce qu’ils apportent à la société.
La CFDT-CULTURE reste pleinement mobilisée aux côtés des agents concernés pour porter ces revendications dans toutes les instances.