La CFDT-Culture se réjouit d’avoir signé ce jour au Centre des monuments nationaux le protocole de fin de conflit à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Ce protocole a été rédigé et porté par des agents de l’abbaye, qui, pour les vivre au quotidien, en connaissaient trop bien les problèmes; il a recueilli un avis favorable d’une très large majorité des agents (plus de 90%).
Si votre mémoire n’a pas failli, vous vous souviendrez tous du conflit du Mont-Saint-Michel de l’an passé, d’une ampleur inédite dans l’histoire du Centre des monuments nationaux : quarante-quatre jours de grève en juin et juillet 2013, il y a de quoi plomber le bilan social d’un établissement public… Ce conflit avait pour origine le « rétablissement du caractère maritime du Mont », opération certes louable, mais dont les conséquences, sous-évaluées, mal accompagnées, ont totalement bouleversé les conditions de travail des agents de l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Une histoire complexe, où le ministère de la Culture et le Centre des monuments nationaux semblaient sans voix face aux décisions hâtives prises par le Syndicat Mixte (essentiellement les collectivités locales, la Région Basse-Normandie en tête) et par l’entreprise à qui avait été délégué le transport entre continent et Mont. Un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial attire nombre d’espoirs, d’annonces… et d’appétits.
L’issue de ce conflit était-elle perdue dans les sables mouvants de la baie du Mont-Saint-Michel, aussi redoutables pour l’infortuné qui s’y perd que les méandres de l’administration ? Et bien non, car jamais les agents du Mont n’ont perdu leur motivation première, malgré le temps passé, les périodes de découragement, l’usure d’un conflit dont les origines semblaient si évidentes, mais jamais reconnues. Les discussions entre la direction du Centre des monuments nationaux et les représentants du personnel furent longues, mais n’ont jamais cessé : il fallait expliquer, expliquer encore, et surtout, comprendre.
La CFDT-Culture est heureuse d’avoir accompagné les agents du Mont tout au long de ce conflit et d’avoir porté leurs légitimes revendications. Ces dix-huit mois de conflit n’auront pas été vains. La signature du protocole de ce jour n’est certainement pas un blanc-seing, un « solde de tout compte » donné à l’administration. Loin s’en faut. Ce protocole est la base d’un dialogue social reconstruit. Les difficultés du Mont n’ont pas disparu, certes, mais la parole des agents a été entendue, enfin, et aura toute sa place dans l’avenir. Et c’est ce qui compte….