Laurent, cher camarade,
Depuis plusieurs semaines, nos militants et notre bureau national sont inquiets – comme la majorité des agents et des salariés du ministère. Cette inquiétude est suscitée par l’avant-projet de loi portant sur la réforme du Code du travail.
Bien que couvrant un périmètre majoritairement « fonction publique », notre syndicat se sent pourtant concerné par cette réforme, d’autant plus que des agents de plusieurs établissements du ministère de la Culture (EPIC) relèvent aujourd’hui du droit privé (10 % de nos adhérents).
C’est tout d’abord la manière dont le gouvernement a présenté cet avant-projet, hors de toute concertation, qui provoque le trouble. Cette procédure est pour le moins contraire aux ambitions affichées de « dialogue social » : ces termes n’auront sans doute jamais été tant utilisés que pour mieux en nier la portée et la nécessité.
Ensuite, et au-delà des dispositions inacceptables relevées par la confédération, c’est le projet de société que dessine cette loi qui est intolérable.
Chaque jour, davantage de salariés sont licenciés ou vivent dans la précarité. Il est aisé de les désigner responsables des déficits d’entreprises mal gérées ou dont les actionnaires se repaissent – et de vouloir modifier les règles au préjudice de ces mêmes salariés.
Pour notre syndicat, c’est bel et bien le partage du travail qu’il faut désormais – ou plutôt à nouveau – mettre en avant, et non l’éternelle rengaine du « travailler plus » dont l’inutilité n’est plus à démontrer.
Ces graves manquements à la concertation, cette volonté du gouvernement de passer en force, à peine atténuée par les quelques reculs annoncés, ne peuvent être acceptés.
Aussi, pour rappeler à nos responsables politiques que la CFDT peut aussi peser par sa mobilisation, et pour répondre à la demande de ses militants, la CFDT-CULTURE appellera-t-elle à la grève le 31 mars prochain.
Paris, le 22 mars
Le bureau national de la CFDT-CULTURE