La section CFDT de la BnF soutient l’appel à la grève des personnels titulaires et contractuels, à l’occasion de la journée d’action Fonction publique du mardi 10 octobre.
À l’image des organisations syndicales signataires des divers préavis de grève déposés (Fonction publique d’État, ministère de la Culture), elle invite les agents à manifester leurs préoccupations voire leur mécontentement, quelques mois après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.
En effet, les motifs d’inquiétude ne manquent pas:
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Le gel du point d’indice: il s’agit d’une initiative à même de provoquer une stagnation voire une régression du pouvoir d’achat des agents. Cette mesure, destinée peut-être à se perpétuer à l’échelle du quinquennat en cours, nous rappelle un fâcheux précédent: n’avons-nous pas vécu un épisode équivalent, durant la quasi-totalité de la présidence Hollande ? On peut même remonter jusqu’aux deux dernières années de la mandature Sarkozy.
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Le retour du jour de carence: le premier jour de tout arrêt-maladie déposé, mais surtout subi par tout un chacun, sera pour notre pomme ! Il se traduira par la perte sèche d’une journée de salaire (rémunération principale et primes incluses). Cela constitue une disposition, sinon injuste, du moins extrêmement préjudiciable, notamment à l’égard des personnels les plus fragilisés et les plus exposés socialement.
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La hausse de la CSG de 1,7 point: l’objectif assigné à cette mesure est celui de financer la baisse des cotisations sociales, afin d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés du secteur privé. En effet, si les agents publics, tout comme les retraités les « plus aisés » et les travailleurs indépendants, contribueront de manière solidaire au succès potentiel de cette réforme, ils en seront au final victimes en l’absence de compensation digne de ce nom.
Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a certes promis la mise en place d’un dispositif de cet ordre, mais beaucoup d’incertitudes planent encore: seulement à l’horizon 2018 ? Quid des exercices budgétaires suivants? Tous les agents en bénéficieront-t-ils, et à quelle hauteur ?
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La suppression de 120 000 postes de fonctionnaires en 5 ans, par non renouvellement des départs en retraite: 70 000 dans les collectivités locales et 50 000 dans la Fonction publique d’État. Seule la Fonction publique hospitalière serait épargnée en dépit de la réorganisation annoncée du système de soins. C’est en tout cas ce que le candidat Emmanuel Macron escomptait faire début 2017 s’il était élu à l’Élysée.
Alors « Chiche ! », monsieur le Président, puisque tel serait votre objectif ? Souhaitez-vous véritablement aller au bout de ce contestable et périlleux projet ? Celui de la loi de finances 2018 prévoit d’ores et déjà 1600 suppressions de postes dans la Fonction publique d’État.
En ce cas notre avenir est des plus incertains, au ministère de la Culture comme à la BnF, si d’aventure et en dépit des déclarations optimistes de madame Françoise Nyssen, un nombre conséquent de postes était voué à la casse. Perspective sombre, à même de dégrader davantage la santé de notre établissement, et de mettre en péril le nécessaire équilibre entre la qualité des missions et les moyens alloués à celles-ci.
Paris, section BNF, le 9 octobre 2017