Le ministre de la Culture a présidé le comité technique ministériel (CTM) qui installait sa nouvelle composition issue des élections du 6 décembre 2018.
La CFDT-CULTURE n’a pas rêvé : voilà ce qu’elle a entendu.
- Le ministre souhaite un dialogue constructif, une qualité d’écoute renouvelée, plutôt qu’une opposition syndicale « qui mise sur l’échec du ministre et du ministère ».Dont acte
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Le ministre ne se contente pas du plan de rattrapage indemnitaire de 24 millions sur cinq ans : il a clairement affirmé, faisant écho à la revendication récurrente et inchangée de la CFDT-CULTURE, qu’il n’y a aucune raison qu’on gagne moins au ministère de la Culture que dans les autres ministères.
Dont acte - Le ministre souhaite que le CTM soit un espace de partage et de concertation.Dont acte.
Commençons par ce dernier point : il s’en est fallu de peu que nous quittions le terrain à la mi-temps. Le CTM avait peut-être besoin d’un règlement intérieur. Mais l’esprit du jeu et le respect de l’arbitre, c’est au moins aussi important.
La CFDT-CULTURE n’acceptera plus qu’une instance dont elle défend l’importance et le statut devienne un salon où l’on cause, où l’on prend et reprend la parole au gré de son humeur et de sa place à table. Le débat doit être riche, respectueux de la diversité des points de vue et des mandats confiés par le vote démocratique. Il est de la responsabilité de l’administration d’obtenir la bonne tenue, et peut-être même l’élévation des débats.
Pour ce qui est du second point, nul n’ignore plus où nous plaçons la barre. Il faut sauter plus haut, quitte à s’y reprendre à trois fois, en matière de rattrapage indemnitaire.
Le ministre a parlé de confiance et de temps.
La CFDT-CULTURE, en ce début de mandature, lui accorde quelque crédit.
La CFDT-CULTURE lui laisse un peu de temps.
La CFDT-CULTURE a fini par obtenir la notification écrite des primes (on attend de voir) mais pas la communication précise et générale du calendrier et des voies de recours.
La mise en place du régime de primes, dit « RIFSEEP », a permis l’augmentation moyenne de régimes indemnitaires. La CFDT-CULTURE n’a pas d’àprioricontre la prise en compte du travail bien fait. Mais le ministère fait du rattrapage… par des primes ponctuelles au mérite (CIA).
Bref vous gagnerez plus… si vous travaillez mieux !
Mais la justice voudrait plutôt qu’on aligne les régimes indemnitaires sur ceux des autres ministères, et qu’ensuite on se demande s’il ne faut pas en plus et par ailleurs mettre un peu de mérite dans tout ça.
La CFDT-CULTURE demande que toute l’administration se mobilise et mette en place ce que veut le ministre : le rattrapageindemnitaire.
Le ministre souhaite attirer les meilleurs au ministère de la Culture. Nous aussi.
Mais quand le gouvernement supprime l’ISF, ce n’est pas pour attirer de nouveaux riches : c’est paraît-il pour faire revenir les nôtres, ou pour les empêcher de partir.
Et bien, pour les rémunérations, n’hésitez pas à faire pareil : choyez vos agents, monsieur le ministre.
La CFDT-CULTURE rappelle sa confiance dans notre capacité de former nos cadres de demain, nos experts et techniciens, sa foi en la vertu des concours.
Elle souhaite que cesse la discrimination indemnitaire qui consiste à servir les primes au socle à nos agents en mobilité et « à faire des efforts » pour accueillir des agents extérieurs. Nos collègues des autres ministères ou des autres fonctions publiques sont les bienvenus. Mais sans privilège. Et pourvu que ce soit en toute transparence et réciprocité.
La CFDT-CULTURE demande que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) favorise la gestion des viviers, de talents, la circulation des agents. Pour cela, les décisions d’attribution de primes aux entrants doivent être transparentes et équitables entre établissements publics, administration centrale et DRAC.
Le ministre veut un rattrapage.
Pour rattraper, il faut partir maintenant et aller jusqu’au bout, à bon rythme. En marche !
Nous vous attendrons mais nous ne resterons pas inactifs.
Voilà les conditions que la CFDT-CULTURE fixe à cette relation nouvelle.
Quand elle a rencontré l’administration en janvier, la CFDT-CULTURE a constaté qu’une petite révolution des esprits avait déjà eu lieu : désormais le sujet de la rémunération n’est plus un tabou. Par contre, la grande révolution des esprits reste à faire : celle qui consiste à croire qu’au ministère de la Culture aussi on peut gagner sa vie comme ailleurs. Celle qui consiste à décider d’un calendrier, d’un montant, d’un objectif prioritaire d’équité.
- Équité avec les autres ministères.
- Équité entre les corps, entre les fonctionnaires et les contractuels, entre les établissements publics, l’administration centrale et les DRAC.
- Équité entre les agents d’un même corps, qu’ils soient rémunérés sur les crédits du ministère ou sur ceux des établissements.
- Équité à l’intérieur des établissements.
- Équité entre les femmes et les hommes. Et réciproquement !
Équité basée sur des comparaisons précises, professionnelles, dès ce printemps.
La CFDT-CULTURE a demandé la réunion du comité d’harmonisation du RIFSEEP.
La CFDT-CULTURE demande sa création, pour commencer, pour les corps des techniciens des services culturels, les conservateurs du patrimoine,les ICCEAAC.
La CFDT-CULTURE vous rappelle aussi les engagements forts pris par votre administration en novembre dernier en faveur de la revalorisation des filières documentation et recherche.
La CFDT-CULTURE reste et restera attentive à la suite qui sera donnée, dès ce début d’année, à cette amorce de rattrapage (nota : amorce = début, ça ne signifie pas « qui reste ensuite en rade »).
La CFDT-CULTURE a entendu le ministre. Elle lui donne rendez-vous au prochain CTM pour que ce temps laissé lui permette de mettre en route ce rattrapage indemnitaire. Mais aussi pour :
- qu’il nous explique pourquoi un AUE bénéficie en moyenne de 19 417 euros de primes, alors qu’un conservateur n’en a que 9 838… dont 1 139 au mérite.
- qu’il nous explique pourquoi un ingénieur de recherche gagne 30% de primes de moins que s’il travaillait au ministère de l’Agriculture.
- qu’il nous explique pourquoi les adjoints administratifs ont bénéficié en moyenne d’1 % de progression indemnitaire en 2018 alors qu’on parle
de rattrapage. - qu’il nous garantisse qu’on ne rencontrera plus des collègues femmes percevant 30 % de primes de moins que leur prédécesseur homme.
- qu’il fasse comme les autres ministres : qu’il présente les orientations indemnitaires en CTM pour avis et pas pour information. Ce sujet appartient désormais au dialogue social.
Monsieur le ministre, nous vous avons très bien entendu.
La CFDT-CULTURE vous donne rendez-vous au comité technique ministériel du 19 septembre pour transformer ce ministère en un ministère qui valorise, accompagne et rémunère ses agents.
Elle vous donne rendez-vous au comité technique de suite du 11 avril pour donner toutes garanties quant à votre détermination à le faire.
Pas pour démembrer l’administration centrale, ou oublier les primes des agents des établissements publics ou des contractuels, ou faire du zèle sur les suppressions de postes.
La CFDT-CULTURE vous accorde sept longs mois (printemps et été) pour un renouveau indemnitaire :
- 10 millions supplémentaires pour le rattrapage indemnitaire,
- une information claire et précise des agents basée sur l’observatoire des rémunérations,
- la réunion de comités d’harmonisation du RIFSEEP.
Nous avons un rendez-vous social. À très bientôt donc !
La CFDT-CULTURE, Paris, le 27 février 2019