La CFDT fonde son action syndicale sur le dialogue, c’est même sa spécificité. Cependant, si nous considérons que le dialogue social est nécessaire et utile à tous et toutes (agents et administration) pour faire évoluer notre ministère,cela n’induit ni naïveté ni aveuglement.
Le boycott d’un comité technique ministériel (CTM) n’est donc pas un acte neutre ou courant pour la CFDT-CULTURE, et cette décision a été mûrement réfléchie. Aujourd’hui – alors que nous sommes élus depuis un an– les conditions pour tenir nos mandats ne sont plus réunies.
La dérive a été progressive -mais rapide-, et depuis septembre 2019, nous constatons une dégradation du dialogue social telle qu’elle confine à son déni pur et simple. Depuis la rentrée, les CTM s’enchaînent à une cadence extrême, et les échanges y sont difficiles, voire impossibles, peu constructifs et l’écoute, par l’administration de nos arguments, inexistante.
Il est regrettable que la plus importante instance soit considérée par l’administration comme une simple chambre d’enregistrement de décisions prises au plus haut niveau de l’État : création de l’EPA Notre-Dame, celle de l’EPIC du Mont-Saint-Michel, et celle de l’EPIC du Centre national de la musique.
Sur ces sujets, les lois ont été publiées sans être présentées à la représentation du personnel, et dans le droit fil du non dialogue, l’administration en profite pour verrouiller toute possibilité de discussion et de propositions d’amendements sur les textes de décrets et ou d’arrêtés liés à ces lois.
Depuis 2007 nous subissons des réformes à répétition : RGPP dès 2007, MAP en 2012, MAPTAM en 2014, loi NOTRe en 2015, loi LCAP de 2016, transformation de la fonction publique en 2019 et un vaste plan de transformation ministériel initié en 2017 sous le nom de AP2022 et qui s’accélère désormais sous le nom de Plan de transformation ministériel. Ces réformes ne visent pas à renforcer l’action publique mais bien à réduire les coûts budgétaires au niveau de l’État.
Ces réformes à marche forcée vident progressivement notre ministère de ses agents, de ses spécificités métiers, de son sens. Elles nuisent très gravement à sa capacité à agir et à porter les politiques publiques culturelles. Après avoir privé notre ministère de toute marge de manœuvre, l’ultime étape sera de le supprimer.
Que l’administration ne s’y trompe pas, elle a choisi une posture idéologique, elle doit en assumer le conflit que cela crée avec les représentants élus mais elle devra aussi assumer le mal-être et les inquiétudes des personnels -et toutes les conséquences que cela implique. Dans cette situation, la CFDT-CULTURE continuera de défendre les personnels, leurs métiers et leurs missions par tous les moyens possibles -autres que les instances.
La CFDT-CULTURE sera toujours aux côtés des agents et continuera de porter ses valeurs au sein de notre ministère, qui rappelons-le, à un rôle éminent à jouer dans le vivre-ensemble si tant est qu’on lui en donne les moyens et que le gouvernement le souhaite.
Que l’administration assume ses responsabilités et puisqu’elle ne souhaite pas dialoguer avec nous, qu’elle ne souhaite pas prendre en considération les agents qu’elle a sous sa responsabilité, qu’elle ne nous attende pas au CTM du 20 décembre, reconvoqué en période de conflit social… envers et contre tout et dernière provocation de son jusqu’au boutisme idéologique.
La CFDT-CULTURE, le 19 décembre 2019
Télécharger CFDT-CULTURE – Nous ne sommes pas des potiches. 18 décembre 2019