Violences sexuelles : en finir avec le silence !
Une nouvelle affaire de violences sexuelles en lien avec le ministère de la Culture vient d’être portée à la connaissance du public. La justice est saisie et se prononcera.
Reste que, comme dans plusieurs affaires antérieures au ministère, la mise en cause d’une personne en position éminente, à la tête d’un opérateur public, est une source de malaise pour les agents de ce dernier. Très attachés au service public, ils se sentent inclus dans le discrédit public et médiatique que subit, par ricochet, leur établissement.
D’autres signalements ont été entendus ces dernières semaines, en provenance d’établissements d’enseignement supérieur, d’écoles réputées, d’associations sportives, etc. Visiblement, la culture du silence qui couvrait ce type de violence au sein de la société française tombe peu à peu. Le ministère de la Culture se doit d’être en première ligne pour lutter contre des agissements inadmissibles.
Le 16 décembre 2020, avait lieu, pour les organisations syndicales du ministère, la restitution de la mission d’audit et de conseil de l’inspection générale relative aux procédures liées aux agissements sexistes et aux violences sexuelles au ministère de la Culture. Des propositions avaient été formulées : renforcement du rôle de la médecine du travail, des assistantes sociales, des réseaux de prévention… en complément bien sûr de formations sur les violences sexistes et sexuelles et les stéréotypes de genre.
La CFDT-CULTURE avait réaffirmé, à cette occasion, d’une manière solennelle, que ces moyens de lutte devaient s’appliquer non seulement à l’administration centrale et aux DRAC mais aussi à l’ensemble des services du ministère et à ses opérateurs.
Elle avait aussi insisté pour qu’on avance très vite sur ces questions, afin d’empêcher que des actes ignominieux ne se perpétuent années après années et pour donner une voix et un espoir aux victimes…
Car ce qui nous revient des agents, c’est que les efforts du ministère et de ses opérateurs restent encore trop limités et à la marge des véritables difficultés.
La CFDT-CULTURE appelle chacun et chacune à s’approprier l’article 40 du code de procédure pénale qui précise que :« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. ».
En conséquence, les agents qui ont le courage de dénoncer des faits à leur direction doivent être entendus et protégés par l’administration et non pas jugés comme des perturbateurs de la bonne marche des services !
La CFDT-CULTURE le dit de manière haute et forte : il est plus que temps de mettre en place, au ministère de la Culture, des mesures fiables et efficaces pour lutter contre ce qui devient un fléau social, une gangrène pour notre société !
Elle demande que la réflexion conduite depuis plusieurs années par l’administration trouve maintenant une traduction dans des actions concrètes de prévention et des procédures claires reconnues par tous.
Paris, le 22 février 2021
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