Difficultés à boucler les fins de mois ou à faire face à une dépense imprévue, peur de l’avenir professionnel… C’est un constat, un grand nombre d’agents publics ont un sentiment de précarité financière et sociale.
Fonctionnaires ou contractuels, cette précarité est bien réelle. En cause, des rémunérations évoluant peu ou pas, une mobilité rendue difficile par des offres trop rares, des taux de promotion trop faibles, des politiques structurelles induisant de profondes transformations des métiers, des quotités de travail parfois fractionnées pour les contractuels, des CDD à répétition, des rémunérations indigentes pour les agents contractuels à temps incomplet …
Tout cela affecte la capacité des agents publics à se projeter dans un avenir serein, sécurisant et valorisant leur montée en compétences et leur engagement tout au long de leur vie professionnelle.
Malgré quelques mesures correctrices en matière de rémunération pour les fonctionnaires de certaines catégories, (et un rattrapage indemnitaire non négligeable mais qui reste insuffisant) la perte de pouvoir d’achat de tous, fonctionnaires ou contractuels, n’est pas compensée et les perspectives d’une évolution favorable restent incertaines. Le dégel annoncé du point d’indice est à ce stade une promesse électorale sans contours précis ; les cadres de gestion des personnels contractuels, trop anciens et trop disparates, peinent à être révisés. La demande des organisations syndicales de réévaluer la grille Albanel est sans cesse reportée.
Depuis la loi de transformation de la Fonction publique en 2019, le recours facilité à l’emploi contractuel, les contrats de projet ne pouvant déboucher sur un CDI, viennent encore accentuer le sentiment de précarité.
L’affaiblissement des compétences des CAP et des CCP traduit par ailleurs le déclin du dialogue social en matière de gestion des carrières.
Les agents publics font pourtant la démonstration de leur profonde capacité d’adaptation et de leur engagement dans leurs missions en perpétuelle mutation impliquant l’adaptation de tous les personnels souvent dans un temps record, à la pression de l’efficacité et de la rentabilité, aux nouveaux modes de management…
Au lendemain de l’élection présidentielle, il est temps que ce constat maintes fois dénoncé par la CFDT-CULTURE, débouche enfin sur des mesures pérennes et efficaces pour résorber la précarité financière et sociale des agents publics du ministère de la Culture.
C’est une revendication prioritaire de la CFDT-Culture : que la ou le futur(e) ministre de la Culture ne soit plus uniquement ministre des artistes mais également celle ou celui des agents qui au quotidien œuvrent pour le service public de la culture.
Paris, le 11 mai 2022