La crise écologique que connaît notre planète est profonde et se traduit par de nombreux épisodes extrêmes : canicules, inondations, tempêtes incendies de forêts… en France comme partout dans le monde. Pour la CFDT, les questions environnementales ne peuvent se dissocier des questions sociales. Ainsi avec 18 organisations, environnementales, de solidarité et d’éducation, la CFDT a élaboré le Pacte de pouvoir de vivre* présentant 66 propositions répondant aux exigences sociales, environnementales et démocratiques.
La crise sanitaire de la Covid-19 n’est, à sa manière, qu’une des formes de cette crise globale.
Enfin, cette crise est révélatrice de profondes inégalités sociales.
Devant ce mur qui se dresse devant nous, la réaction de tous se doit d’être à la hauteur des enjeux. La CFDT-CULTURE exhorte le ministère de la Culture à prendre ses responsabilités en s’affirmant comme l’un des acteurs majeurs pour relever les défis. Ministère du sens, il porte la responsabilité de politiques publiques qui sont au cœur de la cohésion de notre société et de l’avenir qu’elle souhaite dessiner pour elle-même et pour le monde.
Cette action peut prendre appui sur l’existant : le ministère est fortement engagé et reconnu comme tel, au sein des réseaux interministériels comme auprès des acteurs de la culture, publics, associatifs ou privés. Il a à son actif des initiatives et des réussites importantes, comme son engagement, dans le dispositif « Services publics écoresponsables », la Charte des festivals durables ou encore le portage, dans le cadre des investissements d’avenir de France Relance, d’un appel à projets « Alternatives vertes » dédié à l’accompagnement de la filière des industries culturelles et créatives pour que des solutions durables soient expérimentées et structurées à l’échelle de la filière.
Cependant, la CFDT-CULTURE constate que cette politique publique ambitieuse n’a pas trouvé à ce jour sa place dans l’organisation du ministère de la Culture. L’indispensable transition écologique doit être menée en ouvrant des chantiers majeurs, dans une logique de transformation profonde de notre organisation et de nos pratiques. Le choix de ne pas formaliser la mission Développement durable existante au Secrétariat général lors de la dernière réorganisation et la suppression de l’un de ses deux postes début 2021 ne sont pas de bons signaux ; la question du développement durable devant cesser d’être considérée comme une variable d’ajustement.
Les établissements publics, au plus près des territoires, doivent être reconnus et aidés comme des acteurs majeurs de la transition : ce sont eux, selon leurs métiers et avec leurs spécificités, qui expérimentent aujourd’hui et portent les innovations. La structuration de la mobilisation de quelques établissements majeurs à forte visibilité et chefs de file dans leur secteur, par la création de postes de directeurs du développement durable, permettrait de donner corps à la transition écologique du monde culturel.
La question de la montée en compétence, centrale à tous les niveaux, doit être traitée avec un volontarisme affirmé, d’une part en concrétisant des parcours généralistes dans les formations dépendant du Secrétariat général, d’autre part en articulant ces parcours généralistes avec les formations métiers existantes, qui sont à compléter afin de couvrir tout le spectre des besoins sectoriels : le développement durable doit aujourd’hui être présent dans toutes les formations.
Enfin, les attentes de tous, personnels, acteurs et publics, sont désormais fortes : c’est donc tout le rapport du ministère de la Culture avec les acteurs du monde de la culture et, au-delà, de la société dans son ensemble qui doit être repensé à l’aune de la transition écologique. Alors que la maturité de l’écosystème est présente, il s’agit aujourd’hui de construire une stratégie ministérielle « métiers » centrée sur ces derniers et permettant de développer des politiques sectorielles adaptées à chacune des politiques publiques de la culture.
La CFDT-CULTURE appelle à une véritable prise de conscience et à relever un défi qui nécessite la pleine mobilisation du ministère de la Culture pour passer des paroles aux actes.
* https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/manifeste
Paris, le 27 juin 2022