Le ministère de la Culture semble aujourd’hui en pleine crise existentielle et en perte de sens. Il a besoin de retrouver le sens de ses missions. Pour cela, il peut s’appuyer sur l’expertise de ses cadres, notamment celle des ICCEAAC, qu’il préfère pourtant malmener.
Les inspecteurs conseillers de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle (ICCEAAC), experts des politiques de création et d’action culturelle et territoriale sont les maîtres d’œuvre opérationnels de la politique du ministère de la Culture en administration centrale, en services déconcentrés et en établissements publics. Présents sur l’ensemble des territoires, ils travaillent au quotidien auprès des artistes, des professionnels de la culture, des élus, des collectivités, et des citoyens.
Recrutés sur concours selon sept spécialités (action culturelle, arts plastiques, cinéma et audiovisuel, danse, livre, musique, théâtre), leurs missions sont étendues : conseil et expertise artistique, élaboration de diagnostics contextualisés, évaluation des politiques de création et d’action culturelle territoriale. Ils conçoivent, mettent en œuvre et coordonnent la politique du ministère.
Ils accompagnent les équipes artistiques, les créateurs, les auteurs, les diffuseurs et les publics. Là où la culture opère, ils sont présents sur le terrain, y compris en soirée, le week-end et en période estivale. Leur temps de travail hebdomadaire dépasse souvent très largement le cadre légal.
Leur grande connaissance des métiers, des acteurs de la culture, leur expertise territoriale en font des interlocuteurs de premier rang. Les compétences des ICCEAAC se sont révélées absolument essentielles au cours de la crise sanitaire pour apprécier et prendre en compte au mieux la situation et les difficultés des professionnels de la culture.
Les ICCEAAC sont le ministère de la Culture ; ils font le ministère de la Culture au quotidien, en soutenant la création artistique et en structurant sa politique territoriale de démocratisation culturelle.
Au moment où le corps des ICCEAAC fête ses 20 ans d’existence, 20 ans d’une expertise fortement reconnue par l’ensemble de ses partenaires publics et privés, la CFDT-CULTURE revendique :
- une enveloppe exceptionnelle immédiate en vue d’un alignement indemnitaire sur les corps A+ équivalents des autres ministères et un rééchelonnement significatif ;
- un engagement pluriannuel du ministère de la Culture sur les taux de promotion en vue d’un objectif maximal d’effectifs hors-classe dans le corps, pour tenir compte de l’âge moyen tardif d’entrée dans un corps de deuxième carrière ;
- La garantie du respect de l’expertise des ICCEAAC parfois malmenée par certaines organisations administratives ;
- un vade-mecum ministériel clair pour la prise en compte des horaires atypiques des conseillers ;
- un cadre réglementaire, garantissant la santé et la sécurité des déplacements professionnels, et le respect de la législation européenne portant sur le temps de travail.