A la demande des organisations syndicales, un groupe de travail sur le corps des inspecteurs et conseillers de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle (ICCEAAC) était organisé le 1er mars par l’administration.
Étaient présents :
Côté organisations syndicales : la CFDT-CULTURE et la CGT-CULTURE.
Côté administration : le Service des ressources humaines, la Direction générale de la création artistique et le Département de l’action territoriale du Secrétariat général.
Pourquoi les organisations syndicales ont-elles quitté cette réunion ?
- D’abord, parce que le chef du SRH du ministère de la Culture a annoncé d’emblée, confirmant des propos tenus antérieurement par le Secrétaire général, qu’il n’y avait désormais d’autre perspective de recrutement pour le corps des ICCEAAC que le détachement depuis d’autres corps de la Fonction publique et le recours à la contractualisation ;
- Ensuite parce que le chef du SRH a indiqué qu’il était « trop compliqué » d’organiser un concours de recrutement pour un effectif aussi réduit avec « trop de spécialités » ;
- Enfin, parce que ce groupe de travail qui s’inscrit dans la gestion anticipée des emplois et des compétences (GAEC) du corps des ICCEAAC avait lieu sans aucun mandat politique prévoyant le renouvellement indispensable des effectifs du corps. En effet, les prévisions du ministère lui-même chiffrent entre 18 et 35 les besoins de recrutement liés aux départs à la retraite dans les cinq prochaines années ; des départs qui représentent 22% des effectifs actuels du corps.
L’intersyndicale CFDT-CULTURE et CGT-CULTURE rappelle que les ICCEAAC assurent des missions permanentes d’inspection, de conception et de mise en œuvre des politiques publiques de la culture sur tout le territoire en DRAC/DAC, AC et EP, ainsi que dans les écoles supérieures culture. Le statut du corps garantit à ses membres l’impartialité, l’indépendance et la cohérence nationale du pilotage des politiques publiques. Sans lui, pas de service public de la culture !
Le ministère de la Culture se saborde lui-même en s’attaquant à ses corps spécifiques, qui assurent des missions essentielles à la mise en œuvre des politiques culturelles dans les territoires, au prétexte de leur faiblesse numérique et de la difficulté d’organiser des concours de recrutement.
Le ministère de la Culture poursuit ainsi une politique assumée de précarisation de ses agents et de destruction de ses corps d’expertise.
Au-delà des ICCEAAC, tous les corps de fonctionnaires propres au ministère de la Culture sont réellement menacés !
Nous rappelons que le droit de recourir aux contractuels pour l’ensemble de leurs emplois n’est ouvert par la loi de la transformation de la Fonction publique du 6 août 2019 qu’aux établissements publics. Les services centraux et déconcentrés et les services à compétence nationale relèvent du droit commun selon lequel les emplois permanents de l’État sont occupés par des fonctionnaires !
Pour l’intersyndicale CFDT-CULTURE et CGT-CULTURE, l’extinction à bas bruit des corps qui fondent l’identité et la raison d’être du ministère de la Culture est et restera une ligne rouge !
Nous revendiquons pour le corps des ICCEAAC :
- La création nette d’emploi dans le corps ;
- L’organisation de concours tous les deux ans ;
- Une réforme statutaire pour permettre une amélioration des conditions de passage dans le grade hors classe.
Nous revendiquons pour tous les corps spécifiques du ministère de la Culture :
- Le maintien, la valorisation et le renforcement de ces corps essentiels à ses missions ;
- L’organisation de concours a minima tous les deux ans avec liste complémentaire valable entre deux sessions de recrutement ;
- Le repyramidage des corps et amélioration des taux de promotion pour que chacun soit rétribué au niveau de son expertise et des fonctions réellement exercées
- L’organisation urgente d’un CSA ministériel sur l’emploi.
L’intersyndicale CFDT-CULTURE et CGT-CULTURE défendra tous les corps du ministère de la Culture et en appellera directement à la ministre sur ce sujet.